30 Avril 2021
J’ai vu sur Instagram plusieurs versions de cette chemise. Toutes m’ont fait battre le cœur. Avec ce plastron, on peut faire ce qu’on veut! Jouer entre verticalité et horizontalité avec des rayures, y mettre des plis qui sont inclus dans le patron, souligner le plastron d’un passepoil, j’ai même vu une version avec le plastron brodé à la main, c’est d’ailleurs ce qui m’a décidé à acheter le patron. Je l’ai vue récemment aussi avec une encolure V et quelques boutons juste au niveau du plastron : une tuerie !
Vous voyez, difficulté 3 sur 4. C’est vrai, c’est un modèle difficile, non, pas difficile, mais technique : col chemise, fentes indéchirables, incrustations, patte de boutonnage. Tout cela demande concentration et savoir-faire!
Je ne savais pas tout faire. J’ai appris en faisant et surtout, en défaisant et en refaisant.
Mais commençons par le début : le plastron.
J’avais dans l’idée au départ de broder à la main comme sur le modèle que j’avais vu. De faire des fleurs dans les tons rouges, jaunes et verts comme dans les broderies d’Europe de l’est. Ce n’est pas dans mes habitudes mais devant l’immensité de la tâche, j’ai reculé. Et j’ai pensé à ma machine à coudre. Je l’ai depuis quelques mois et elle propose une centaine de points de broderie.
Alors je me suis mise à broder le plastron à la machine. En 4 couleurs uniquement, les seules que j’avais en fil Guterman. Parce que je dois vous avouer que cette nouvelle machine est une princesse au petit pois. Avec les fils marocains ou avec mon stock de fils de chez lidl, Madame fonctionne mal, elle bourre, elle casse le fil. Depuis que je la nourris avec du fil Guterman, elle fonctionne à merveille. Mais étant donné le coût de ces fils que je ne peux acheter que lors de mes séjours en France car on ne les trouve pas au Maroc, je fais mon stock petit à petit.
Au début, j’ai utilisé des points différents pour chaque ligne. Je voulais tous les essayer. Sauf que certains points pliaient légèrement le tissu et là je me suis rendu compte que j’aurais dû entoiler le plastron. Au bout du compte, il avait perdu plus d’un centimètre de hauteur
Allez, ”in r’comminche” comme on dit chez nous. Il fallait refaire. Heureusement c’était le premier projet sur un coupon de 3 mètres, donc il m’en restait. J’ai recoupé et entoilé les plastrons. Sur les différents points brodés précédemment il y en avait un qui me plaisait particulièrement, et, pour une plus grande cohérence, j’ai choisi de ne retenir que celui-là, ce qui a donné ce résultat.
L’assemblage du plastron au devant devait se faire par incrustation. C’est un nom barbare et qui fait peur pour évoquer une couture en angle. Il faut cranter. Alors d’habitude on préconise de piquer l’aiguille, de lever le pied de biche et de cranter de l’angle jusqu'à l’aiguille en glissant la pointe des ciseaux sous le pied de biche. Annarosepatterns propose une toute autre méthode. On pique jusqu'à l’angle, on fait un point d’arrêt. On enlève le tissu de la machine. On crante et on reprend la couture là où on l’avait laissée. C’est beaucoup plus facile comme ça, au moins on voit ce qu’on fait! Je ne referai plus autrement.
Je voulais aussi limiter la patte de boutonnage au plastron. Le patron proposait les deux options, j’avais donc coupé la patte courte. Sauf que j’ai oublié de couper le devant au pli ! J’avais donc 2 options : recouper le devant au pli ou recouper la patte de boutonnage sur toute la hauteur. Dans un souci d’économie de tissu ( ça faisait quand même la deuxième fois que je recoupais dedans ! ), j’ai privilégié de recouper la patte de boutonnage. Me voilà donc avec une chemise !
L’assemblage se fait sans problèmes, devants, dos, patte de boutonnage... et on arrive au montage du col et là ça se corse. J’ai beau placer le pied de col sur la chemise en respectant les crans, le pied de col est plus grand que l’encolure
Ça n’aurait pas dû poser de problème. Il aurait fallu retourner le pied de col, le diminuer un peu au niveau des extrémités et le tour était joué. Bien sûr, mais j’avais déjà fait la boutonnière donc ce n’était plus possible. Quelle nouille ! J’ai donc laissé comme ça, ça dépasse un peu de chaque côté mais bon. On va dire que c’est fait exprès. Après tout, pourquoi pas ?
Après le col, je me suis attaquée aux manches. C’était la première fois que je faisais des fentes indéchirables. Je n ai pas très bien compris le tutoriel photo de la créatrice donc je me suis tournée vers youtube et là ça a été tout seul. Ce n’est pas si compliqué que ça. J’ai eu peur à un moment d’en avoir fait une à l’envers en montant le poignet, mais non j’avais juste oublié de plier l’extrémité de la fente.
Alors voilà, ce fut technique, ça m’a pris du temps mais j’en suis venue à bout et j’ai appris plein de trucs. Que demander de plus ?
Alors vous aussi, quoique vous fassiez, amusez-vous !